Rythmes scolaires. Les lobbies du tourisme ne font pas l’école buissonnière

Les rythmes scolaires agissent sur les ministres de l’Education nationale comme une démangeaison. A chaque nouveau ministre ses propositions, sa réforme sur un sujet dont les enjeux sociaux, économiques et pédagogiques sont considérables. Pour les enfants certes, pour les enseignants cela va de soi, pour les parents assurément, pour le monde économique sans conteste.

Si les enfants peinent à faire entendre leurs voix, sauf dans les cours de récréation, les parents et les agents économiques constituent des lobbyistes hors pair. Ainsi, les représentants des parents d’élèves ont réussi à convaincre Xavier Darcos quand celui-ci était ministre de l’Education nationale de la suppression de l’école le samedi matin pour des raisons élémentaires : pouvoir profiter d’un week-end complet et désireux que l’école les décharge du temps passé à surveiller des devoirs de leur progéniture tout en incriminant le rôle des enseignants dans l’échec éventuel de leurs bambins.

Ainsi la conférence sur les rythmes scolaires organisée par Luc Chatel, qui reçoit un pré-rapport sur la question ce mardi 25 janvier, a vu un défilé de contributions diverses qui honorent les démocraties mais laissent aussi la part belle aux influenceurs de toutes sortes dont les souhaits sont étrangement très éloignés de la question centrale de rythmes adaptés à la vie et l’enseignement aux enfants. Un rapport du député UMP Xavier Breton revient ainsi sur la nécessité de s’attaquer à la question des rythmes scolaires.

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Du côté des agents économiques, ce sont les professionnels du tourisme qui agissent dans les couloirs du parlement et des ministères pour faire valoir leurs intérêts.

A la tête du lobby du ski, Gilles Chabert. Le Monde, qui le prénomme Guy dans l’article, consacrait un article à sa stratégie. On pouvait y lire : « l le fait avec d’autant plus de talent qu’il a été repéré et intervient à l’ENA pour inculquer aux futures élites de la nation l’art secret du lobbying. Pas étonnant donc qu’il ait décroché une audition devant la commission des rythmes. Et ce dossier, il le connaît. C’est déjà lui qui, en 1989, avait œuvré de manière à ce que l’on repasse à trois zones de vacances scolaires. Cette fois encore, son audition a été très claire. Il a annoncé sans préambule et sans autre forme de procès qu’ il ne transigerait pas sur les quatre semaines de vacances d’hiver. C’est-à-dire sur l’étalement total des vacances dites de ski des trois zones ». Belle réussite pour le lobby de l’hiver et une étoile des neiges, son cœur amoureux, pour Chabert qui, selon cet article du Dauphiné, s’il est plus proche de la droite, savait aussi se rendre « à l’hôtel de Lassay avec ses pots de miel et ses saucissons pour Raymond Forni, président socialiste de l’Assemblée Nationale (2000-2002) ».

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Le lobby de l’été lui négocie actuellement qu’en cas de réforme sur la durée des vacances scolaires estivales, il existe un étalement des départs en vacances sur les mois de juillet et d’août avec deux vagues de départ. Cela semble presque acquis et arrange les tenants du secteur afin de se désengorger une partie des zones les plus demandées.

Et sans compter l’impact qu’un changement peut avoir sur les transporteurs de touristes ou encore les associations sportives et culturelles dans l’aménagement des activités qu’elles proposent aux élèves en dehors des temps de cours.

D’ici le mois de mai, les décisions devraient être annoncées pour une mise en application lors de l’année scolaire 2014-2015. Les lobbyistes du tourisme pourront alors prendre des vacances bien méritées.

Lobbying i

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