Réforme de la protection sociale. La fièvre monte aux Etats-Unis

En voulant instaurer un système d’assurance maladie pour les 48 millions d’américains (sur les 300 millions d’habitants que compte les USA), Barack Obama touche à l’arlésienne des présidents démocrates. Là où Bill Clinton, qui avait confié la tâche à son épouse, Hillary, aujourd’hui Secrétaire d’Etat, a échoué, le président des Etats-Unis d’Amérique pensait pouvoir obtenir des résultats plus tangibles. Las, l’affaire secoue de nombreuses manières de penser et permet aux républicains de retrouver un allant perdu depuis la défaite de novembre dernier lors des présidentielles.

L’idée d’Obama est de supprimer la possibilité pour les compagnies privées de casser les contrats qui les lient aux assurés quand elles le souhaitent et surtout de proposer une option pour choisir entre une couverture type Medicare (Sécurité sociale) et Assurances privées. Arrêts sur Images nous rappelle que c’était exactement la proposition du président imaginaire de la série West Wing, best drama for ever, en 2005.

Pour connaître le sujet en profondeur, on peut se référer à cet article de Pascal Riché sur Rue89 qui fait le point sur le projet.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=a1AnAjhAo6g[/youtube]

Une chance inespérée pour les Républicains

Evidemment le projet n’est pas du goût de tout le monde. Politiquement, les républicains font feu de tout bois sur ce projet qui remet sur les rails « le socialisme ». Cela constitue pour les conservateurs une chance inespérée de se refaire face à un président qu’ils n’aiment pas.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=CWIW3ueUjSo[/youtube]

Aujourd’hui les américains dépensent 16% de leur richesse nationale pour leur santé contre 12% en France, avec des résultats en matière d’espérance de vie, pour ne prendre que cet indicateur, plutôt inférieurs à ceux de notre pays.

La santé, deuxième lobby américain

Du côté des assureurs privés, la tension est à son comble. Le projet d’Obama, s’il devait se concrétiser, viendrait faire pression sur les prix et orienter à la baisse ceux du marché avec pour corollaire la diminution des marges et des profits. C’est la raison pour laquelle le secteur de la santé ne se prive pas de financer les campagnes électorales des candidats, à la présidence de la république, ou bien au Congrès. Selon le Center for Responsive Politics (CRP), le secteur de la santé a contribué l’an dernier, en2008, à hauteur de 167 millions pour le financement des campagnes électorales des candidats au Congrès. Le CRP publie également sur son site la liste des parlementaires, avec le montant des contributions reçues. Depuis dix ans, le lobby de la santé a investi 3,4 milliards de dollars pour faire valoir ses intérêts. Seul le secteur financier fait mieux. L

Les tentatives de déstabilisation vont bon train. Ainsi, le président américain est comparé à Hitler puisque son projet pourrait « débrancher mémé », selon la formule consacrée, voire qualifié de « raciste », ce qui on accentue l’effet comique de ces accusations. En dehors de toute rationalité, une partie des américains pètent un câble comme jamais. Voir la vidéo ci-dessous (aux environs de la 28ème seconde, on voit une personne au fond de la salle agiter son bras sur son cou) ou les montages de Jon Stewart.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=a8UjY3YDlwA[/youtube]

Le récent décès de Ted Kennedy pourrait compliquer la tâche de l’administration américaine nous l’explique Le Monde. Les démocrates ne comptent désormais plus de 59 sièges au Congrès. Cela les empêche de contrer une tentative de filibuster, technique d’obstruction parlementaire qui consiste à prolonger le débat, histoire de déstabiliser un peu plus l’administration Obama qui affronte là son premier test politique d’envergure.

Cadeau bonus. Cette réforme donne de très grands moments de télévision entre Bill O’Reilly (Fox News) et Jon Stewart (Comedy Central)

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=SvsEuQYwFSg&hl=fr[/youtube]

Photo. Barack OBama en joker. Time Magazine.

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