Numérisation et droits d’auteurs. Haro sur Google books

Google est bien décidé à pousser son avantage partout où il estime que cela peut lui permettre de conforter son avantage concurrentiel dans la vente de publicité. Plus discret que d’autres services en cours de développement, le secteur de la numérisation du livre constitue pour Google l’une de ses orientations majeures. Jusqu’à gêner les acteurs traditionnels du livre comme la Bibliothèque Nationale de France (BNF) qui, en son temps, par la voix de son président de l’époque Jean-Noël Jeanneney, appelait à se méfier du mastodonte américain avant que la BNF ne décide à s’allier avec Google.

« No one elected Google to write copyright law for America »

L’initiative de ce dernier ne satisfait pas non plus ses concurrents. Ainsi, Amazon, Yahoo et Microsoft viennent de rejoindre l’Open Content Alliance, bizarrement appelée dans de nombreux articles Open Book Alliance. Yahoo est un soutien fort d’OCA depuis sa création et Microsoft a contribué financièrement à la numérisation de livres pour son compte. Cette association américaine milite contre la modification américaine sur le droit d’auteur permettant à Google de numériser des livres et d’indemniser les éditeurs qui ne seraient au préalable pas d’accord avec cela. « No one elected Google to write copyright law for America », écrit Peter Brantley, l’un des membres de l’organisation. Une naïveté qui peut faire sourire quand on connaît le poids des lobbies au Congrès américain.

Un marché en plein essor

Sur son site internet, l’association ne confirme pas l’adhésion de Microsoft et Amazon. Une décision qui serait étonnante dans la mesure où les membres d’OCA sont plutôt des organisations non-lucratives et où les firmes pré-citées ne sont pas les farouches défenderesses des formats ouverts puisque, à l’instar de Microsoft, elles ont réalisé leur profit sur des formats propriétaires fermés et des techniques commerciales de ventes liées. Pour Amazon, il s’agit aussi de se protéger son Kindle, sorte de livre numérique, qui a fait la Une de l’actualité ces derniers semaines. Sony vient ainsi de signer un accord avec Google pour que les livres numérisés par ce dernier soient lisibles sur son Ereader. La concurrence est donc rude sur un marché prometteur. Sans compter Apple qui s’apprête à proposer un Tablet dont l’une des fonctions serait également la possibilité d’y lire des livres. Les libraires ont du souci à se faire même si Charles Kermarec de la librairie Dialogues à Brest pense le contraire, lui  qui vient d’investir dans un nouveau site internet marchand. Ce Roadshow de Google en 2007 étant l’occasion de véhiculer encore une fois une image d’une marque gratuite et moderne.

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Archive.org contre Google books, le match est lancé… sans les européens. Exemple avec cet ouvrage sur l’Histoire de la médecine de Bruno Halioua, disponible gratuitement sur Google Books et valant 24 euros en librairie. Ce rebondissement montre une nouvelle fois l’impératif de repenser les lois sur les droits d’auteurs dont le principe même est aujourd’hui sur la tangente.

Image. Steve Lawson qui a détourné cette une de Newsweek

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