Les élections européennes approchent. On ne peut pas dire que le sujet passionne les foules. Le taux d’abstention devrait atteindre des records en France et dans les 26 autres pays de l’Union européenne. Pourtant le pouvoir du parlement européen et de la commission réunis est largement supérieur à celui des parlements nationaux. C’est ce qu’ont bien compris les cabinets de lobbyistes qui s’activent en coulisses pour informer les eurodéputés et influencer les votes.
Le quotidien La Nouvelle République revient sur cette question en interviewant l’eurodéputée Bernadette Vergnaud (PS) qui indique, à propos des lobbyistes : « Ils ont une expertise réelle qu’il faut bien entendu filtrer et peser, puisqu’elle est mobilisée à la défense d’intérêts spécifiques. Mais elle intervient forcément dans la réflexion du législateur, il serait absurde de le nier ».
Et pour cause, selon le quotidien de l’Est, « 4.000 groupes d’intérêts divers affichés, 2.000 consultants installés officiellement, 15.000 professionnels de l’intervention ciblée ». Presque autant qu’à Washington, capital du lobbying s’il en est.
L’hebdomadaire s’intéresse également à la question en consacrant une enquête participative à la question. Et dans une interview qu’il accorde à l’Express, Alain Lamassoure, eurodéputé sortant (UMP), explique comment certains lobbys sont plus actifs que d’autres : « Les plus casse-pied, c’est certainement celui de l’environnement, ou encore celui de la défense des animaux. Le lobby des internautes est lui aussi très actif, capable de bloquer nos ordinateurs en envoyant des milliers de mails en une matinée ». On peut également retrouver les enquêteurs de l’Express sur twitter.
La victoire des petits lobbies sur les jeux d’argent en ligne
Les journalistes de l’hebdomadaire reprennent les réflexions de Florence Autret, auteure du blog l‘Amérique à Bruxelles, qui précise que « quand une directive est trop déséquilibrée, quand un lobby l’a trop façonnée, les institutions sont faites de telle manière qu’un retour de balancier s’opère ». L’Europe ne serait donc pas vendue aux lobbies.
Nous reviendrons sur cette question prochainement en prenant appui sur la guérilla législative qui a eu lieu au parlement européen à propos de la dérèglementation sur les jeux d’argent qui va permettre au début de l’année prochaine l’arrivée de nouveaux entrants, parmi lesquels Patrick Le Lay et sa société Serependity. En France, le marché des jeux d’argent, soumis à autorisation de l’Etat (Française des jeux, PMU, Casinos) se monte à 20 milliards d’euros. Une cagnotte que d’aucuns ambitionnent de partager à plusieurs.
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L’image est tirée du site : the worstlobbyaward2008.