Greenwashing. Marée verte sur Copenhague

Le sommet sur le changement climatique vient de s’ouvrir à Copenhague. Il porte en lui de nombreux espoirs. Si bien que beaucoup d’observateurs attentifs, et désireux que la situation évolue, l’ont rebaptisé Hopenhague, et les fans de Rock an roll teuton, Ninahaguen.

La médiatisation de ce sommet est sans conteste une première réussite. Plus de 60% des français se sentent concernés, selon un sondage paru hier, bien plus que les citoyens américains ou japonais. Depuis quelques jours c’est à une véritable marée à laquelle nous assistons. Nous avons déjà parlé il y a quelques semaines sur ce blog de l’écologie radicale. Cet article reste d’actualité. C’est sur le greenwashing que nous allons porter notre éclairage.

Oh, oh, oh géant vert

Qu’est-ce que ce barbarisme ? Le greenwashing signifie littéralement l’action de laver vert. Il est traduit par le mot écoblanchiment dans notre langue. Il consiste pour des entreprises à promouvoir leurs actions en matière de développement durable sous l’angle du storytelling, c’est-à-dire en communiquant sur une image de société écologique qui ne correspond pas nécessairement à la réalité du terrain. L’un des premiers à dégainer fut Mc Donald’s. Le producteur d’hamburgers publie ce jour dans la presse de nombreuses pages de publicités vantant ses engagements et son sens du devoir, que vous avez pu lire dans votre quotidien préféré.

Que le pape de la viande préparée, des emballages jetables et de la livraison en voiture après une queue interminable, entendre le drive, se lance dans cette bataille médiatique réjouira les journaux en mal de publicités, un peu moins les écologistes dans l’âme. C’est le jeu du marché que de récupérer les icônes modernes pour illuminer leurs enseignes. Gageons que celle-ci ne soit pas brûlée, comme d’autres le furent avant elle.

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Le guide du lobbying français, Lobby Planet Paris, parle du greenwashing en ces termes : « Le greenwashing, ou éco-blanchiment en Français entraîne plusieurs conséquences :

  • Des consommateurs bien intentionnés trompés dans des achats qui ne reflètent pas la promesse environnementale exprimée dans les messages publicitaires ;
  • Les produits qui offrent de meilleurs bénéfices environnementaux sont éloignés du marché et la pénétration de réelles innovations est ralentie ;
  • Il pérennise des attitudes de cynisme et de doute à l’égard des promesses environnementales et aggrave le vaste mouvement de scepticisme des Français envers la publicité en général ;
  • Il affaiblit les efforts importants de sensibilisation à l’environnement par les associations et par les pouvoirs publics. »

L’écologie c’est ceux qui en parlent le plus qui en font le moins

Les principales sociétés à utiliser le greenwashing comme outil de communications sont les compagnies pétrolières. Un documentaire alléchant, sera diffusé sur France 4, ce mercredi 9 décembre, à ce propos. Il analyse comment les compagnies pétrolières américaines freinent des quatre fers pour éviter des engagements draconiens de la part de l’administration Obama.

Enfumés, enquête sur le lobby pétrolier – Nouvel Obs
A l’occasion du sommet de Copenhague, France 4 propose un documentaire de Paul Moreira sur l’industrie du pétro et … (PLUS D’INFO SUR TELEOBS.COM)

D’ailleurs, aux côtés de la délégation brésilienne pour Copenhague, du maire de Besançon ou de l’agence de communication Rumeurs publiques, qui viennent tous de me faire part ces dernières heures, de leur engagement écologique via des communiqués de presse ou des mails personnalisés, les lobbyistes disposeront des légions les plus nombreuses dans la capitale danoise. Preuve, s’il en était, de leurs craintes à voir un monde nouveau, ce que d’aucuns espèrent, émerger de ce sommet.

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On en est encore loin. « La scène est digne d’un cauchemar : hausse des températures, fonte des calottes glaciaires, élévation du niveau de la mer et engloutissement des terres à faible altitude, des ilôts du Pacifique aux petits récifs au large de la Floride. Tout cela affirment les scientifiques (mais pas tous) à cause des émissions de gaz à effet de serre, elles-mêmes provoquées par l’usage croissant de combustibles fossiles. A coup sûr, les Américains, qui représentent 5% de la population mondiale, mais sont responsables de 20% des émissions de dioxyde de carbone, ne tarderont à pas reconnaître l’erreur de leur gaspillage énergétique, n’est-ce-pas ?. Eh bien non ! Les Etats-Unis restent le pays des 4*4 assoiffés de carburant, des machines à laver deux fois plus gourmandes en eau que leurs équivalentes européennes ; bref, le pays où l’énergie à bon marché est un droit ». Drôlement d’actualité comme article non. Il est extrait de l’hebdomadaire Courrier International… en date du 16 octobre 2007, un peu avant le sommet de Kyoto. Douze ans d’écart, et The Economist, dont l’article est tiré, ne retirerait pas une seule virgule aujourd’hui. La pente est rude, et le chemin est encore long.

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Cadeau bonus. Mourir pour sa voiture

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